Qui se souvient des maires de Mons en Baroeul ? L'histoire va vite et on oublie souvent ceux qui ont précédé (et parfois inspiré) l'équipe municipale actuellement en place...
Qui êtes-vous Monsieur Marc Wolf ?
Maire de Mons-en-Baroeul durant trois (longs) mandats, Marc Wolf a été -en 1977- un brillant jeune élu de 28 ans... nourri dans le giron du socialisme historique, baigné d'autogestion et de morale républicaine (de la bien pure, ultra-laïque et tout !), incorruptible comme on n'en recontre pas souvent... bref, un homme-de-gauche-comme-on-en-fait-plus !
De quoi se faire des ennemis en pagaille, aussi nombreux dans ses propres rangs que chez ses adversaires...
Relevons à ce propos des extraits du blog de Marc Prévost * (ndlr, Le Petit Théatre de Pierre Mauroy, devenu Le Petit Théatre de Martine Aubry) dans "Le Sourire du Loup**":
"Marc Wolf nous étonnera toujours. Il fut un brillant jeune homme quand il était maire de Mons-en-Baroeul. C'est lui qui a poursuivi une chimère sans jamais la rattraper, celle d'une politique de la vertu, par la vertu, et pour la vertu a-t-on envie de dire. Un savant cocktail à base d'autogestion, de désintéressement, et de morale publique. Avec Wolf, on ne faisait pas carrière pour soi, mais pour les autres ! Pendant plusieurs mandats, il sera plus qu'un poil-à-gratter pour les majorités socialistes formées à la politique de la diversion (Mauroy), de la duplicité (Mitterrand), ou du rapport de forces (Notebart). Référendums sur le droit de vote aux élections locales des immigrés, charges violentes contre le train de vie de l'assemblée communautaire, détestation des coups fourrés et de la realpolitik qui sert d'alibi aux faiblesses des uns et des autres,... Marc Wolf secouait tous les cocotiers de la métropole !
Un intégrisme qui le fera mettre au ban de ses alliés, effrayés par la perspective de ne plus pouvoir mijoter leurs recettes à l'insu des électeurs, tétanisés de devoir un jour étalonner leur propre éthique à l'aune d'un ayatollah qui se muerait, pensaient-ils, en Torquemada à la moindre responsabilité. Pierre Mauroy a fini par se lasser de cet esprit trop doué et de cette âme trop retorse, à mille lieues des pratiques délétères de la politique politicienne. Rien à voir avec la moraline dégoulinante des apparatchiks du PS ou d'ailleurs. Lui et ses colistiers, au seuil des écuries d'Augias, apparaissaient carrément comme des "Monsieur Propre" dont il fallait se débarrasser. (...) Depuis 2001, son "Quatre-Vingt-Treize" à lui, l'ére Wolf appartient au passé. Sa décision de "ristourner" à la collectivité monsoise, la cagnotte épargnée pendant des mandats par ses équipes municipales et abondée par leurs propres indemnités ne surprend personne. Tout comme de soumettre à un cahier des charges drastique l'emploi de cette ressource inespérée* : "on vous achète un château, vous en faites un centre aéré". Histoire de boucler la boucle".
L'ère Wolf a été caractérisée par une politique mélant la construction de nombreux équipements pour la ville et l'absence de services pour les habitants... il reste aussi dans le souvenir des monsois comme le maire de la gestion sans dette et des impôts locaux les plus bas de Lille Métropole. Mais le caractère de l'homme, sa vision idéologique de la société et des façons de faire dont on ne peut pas dire qu'elles mettaient de l'onctuosité dans les rapports humains ont fini par lasser ses plus fidèles supporters et la majorité des électeurs.
Au fait, en 1989, un des adjoints les plus prometteurs de Marc Wolf s'appelait Rudy Elegeest... cela vous dit quelque chose ?
* http://petittheatredemauroy.zeblog.com/282183-le-sourire-du-loup/
** les plus facétieux auront traduit d'eux-même...