Jardins familiaux Monsois

L’idée d’installer à Mons-en-Baroeul des jardins familiaux est, en soi, une bonne idée. Que le projet soit porté par le tissu associatif est un signe encourageant pour la vitalité de notre commune. Les jardins familiaux du boulevard Mendès-France permettront de rassembler les Monsois de toutes générations autour d’un projet commun et renouer, au sens propre, avec leur terre !

L’article paru dans le « Mons et Vous » n°54 s’en est fait largement l’écho tout en commettant une erreur historique qu’il convenait de relever.

Jardins familiaux ou ouvriers, du 19° au 21° siècleRendons-à César ce qui est à César
et à Félicie Hervieux ce qui lui revient !

L’article attribue l’invention des jardins familiaux à l’Abbé Lemire, et ce en 1896. Or, il se trouve que l’abbé n’a rien inventé.

La véritable inspiratrice des jardins familiaux s’appelle Félicie Hervieu et elle s’est attelée à promouvoir son idée dés 1889.

Elle est issue de la « bonne société » de Sedan et son observation de la condition ouvrière de sa région (industries textiles) la conduisit au constat suivant: fournir un lopin aux familles devait leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie tout en luttant contre le désœuvrement et l’alcoolisme.  [ndlr: probablement ce que l’auteur de l’article du Mons & Vous appelle « équilibre social » et « autosuffisance alimentaire »…]

L'abbé LemireVaincre les préjugés

Son intuition très juste s’était malheureusement heurtée aux calculs politiques de ceux qui auraient pu l’aider (le maire de Sedan par exemple), aux préjugés de sa classe (son milieu lui reprocha de ne pas s’être contentée de faire la charité…) et au machisme ambiant qui acceptait difficilement qu’une femme puisse s’occuper de ce genre de questions !

Mais Félicie Hervieu était du genre tenace et elle s’est rapidement mise en quête de « la » personne qui pouvait l’aider à promouvoir son idée. Et c’est à ce moment que le député du Nord, l’Abbé Lemire, intervient dans l’histoire car, convaincu de l’intérêt de la démarche, il a usé de tout son entregent pour faire connaître les jardins familiaux, allant jusqu’à déposer une proposition de loi en 1894. L’histoire officielle n’aura retenu que le nom de l’abbé Lemire, mais les jardins familiaux ont pu connu des développements aussi importants que durables.

Commentaires

  1. Benoit dit:

    Merci Vincent pour ces précisions historiques. A Mons, nous avons des ruches, nous aurons bientôt des potagers communautaires, peut-être aura-t-on le plaisir de voir fleurir le houblon le long des avenues ?

Recevoir les alertes